Saviez-vous que 74% des aliments transformés contiennent des sucres ajoutés et que l’on consommerait chaque jour plus du double de la portion de sucre recommandée? Et saviez-vous aussi que cela a des effets négatifs sur la santé? Zoom sur cette populaire substance devenue omniprésente dans l’industrie alimentaire.
Le sucre est un type de glucide qui a pour fonction de fournir de l’énergie à l’organisme. Dans la grande famille des glucides, on distingue deux catégories: les glucides complexes (fibres, cellulose, amidon résistant), c’est-à-dire ceux qui ne sont pas digérés dans la partie supérieure de l’intestin et donc qui contribuent à une bonne santé en nourrissant les bonnes bactéries de l’intestin, ainsi que les glucides simples (sucres, amidon non résistant) qui sont rapidement assimilés par l’organisme.
Les sucres regroupent les disaccharides (sucrose, lactose, maltose) ainsi que les sucres simples (glucose, fructose, galactose). Retenez que le glucose, le fructose et le sucrose, qui représentent les sucres ajoutés, sont ceux qui auraient davantage d’impacts négatifs sur la santé.
Le sucre: omniprésent, mais invisible
Outre les sucres naturellement présents dans les aliments, on trouve des sucres ajoutés dans les aliments transformés: « […] leur omniprésence nous pousse insidieusement à dépasser les limites d’une consommation de sucre jugée sécuritaire », explique André Marette, Ph. D., dans son récent livre intitulé La vérité sur le sucre.
La surconsommation de sucre s’explique en partie par sa présence dans la plupart des aliments transformés, présence qui passe souvent inaperçue (pain, sel de table, yogourt nature, soupes du commerce, plats cuisinés, charcuteries, etc.). De plus, les sucres ajoutés peuvent s’afficher sous 56 noms différents (glucose, fructose, dextrose, saccharose, sorbitol, maltose, sirop de maïs, etc.), ce qui rend la tâche ardue au moment de les repérer sur une étiquette nutritionnelle!
Des étiquettes qui ne disent pas tout…
Les sucres naturels et les sucres ajoutés ne se valent pas. Par exemple, un produit riche en glucides peut être excellent pour la santé si les glucides sont constitués de fibres. Le problème, c’est que les compagnies ne sont pas tenues de départager sur les étiquettes nutritionnelles le sucre naturellement présent dans les aliments du sucre ajouté.
Résultat: les étiquettes affichent la quantité de sucre totale sans distinction. Dans le cas d’un aliment qui contient naturellement du sucre (de la confiture de fruits, par exemple), il devient impossible de connaître la quantité de sucre ajouté que l’on consomme.
Santé Canada promet que le pourcentage de la valeur quotidienne recommandée (VQ) sera ajouté pour le sucre, et que les compagnies auront jusqu’en 2021 pour répondre à cette demande. Or, même si l’apport total en sucres d’un produit sera présenté avec plus de clarté, les proportions respectives de sucres naturels et de sucres ajoutés, elles, risquent de demeurer un mystère.
Pourquoi le sucre est-il un ennemi?
À ce jour, aucune étude n’a permis de démontrer la possibilité qu’un humain développe une dépendance au sucre. «Ce qui est certain, en revanche, c’est que la présence massive du sucre dans notre environnement alimentaire a exacerbé l’attirance innée que nous avons pour lui et a favorisé l’apparition d’une forme d’accoutumance», précise M. Marette dans son ouvrage.
En effet, sachant que l’obésité est un problème de société comparable au tabagisme, et que la quantité astronomique de sucre à laquelle nous sommes constamment exposés contribue à cette épidémie, on ne peut nier l’effet pernicieux du sucre sur la santé. Des études suggèrent aussi que le sucre ajouté jouerait un rôle de premier plan dans la hausse des cas d’obésité, mais ce lien n’a pas encore été clairement établi.
L’obésité est à l’origine de plusieurs problèmes de santé (diabète de type 2, maladies cardiovasculaires, hypertension, cancers, etc.) et est l’une des principales causes de mortalité. Le principal sucre au banc des accusés: le fructose sous forme ajoutée (fabriqué à partir du sirop de maïs), soit le produit sucrant le plus utilisé dans l’industrie alimentaire en raison de son goût prononcé, et celui que l’on soupçonne d’être le plus nocif (utilisé entre autres dans les pâtisseries et les boissons gazeuses).
Des études ont démontré qu’une consommation excessive de fructose causerait de l’hypertension, une résistance à l’insuline, une accumulation de gras dans le foie ainsi que l’obésité.
Le sucre liquide: le pire!
Saviez-vous que les boissons sucrées sont la plus importante source de sucre dans l’alimentation d’une personne? Une boisson gazeuse de 355 ml contient autour de 40 g de sucre – l’équivalent de 50 ml (10 c. à thé), alors qu’il est recommandé de ne pas excéder 65 ml (13 c. à thé) par jour! –, ce qui en fait littéralement un bonbon liquide.
Le problème, c’est que les gens n’ont pas nécessairement conscience d’avaler une aussi importante quantité de sucre sous forme liquide, parfois dans un seul café aromatisé ou jus sucré! De plus, les boissons sucrées ne calment pas l’appétit, mais influencent grandement l’apport calorique quotidien total.
Prenons l’exemple d’un jus de fruits: même s’il est pur à 100%, il contient presque autant de sucre qu’une boisson gazeuse et, en comparaison avec des fruits frais, il ne renferme pas de fibres. Or, les fibres favorisent un sentiment de satiété et permettent de ralentir l’absorption du sucre par l’organisme. La solution est bien simple: il faut limiter sa consommation de boissons sucrées!
Les recommandations… et la réalité
Les recommandations varient énormément d’une agence de santé à l’autre, mais selon l’Organisation nationale de la santé (OMS), on devrait limiter notre consommation de sucres libres (glucose, fructose, saccharose) à 50 g par jour, soit l’équivalent d’environ 65 ml (13 c. à thé). Or, les Canadiens en consommeraient plus du double, soit l’équivalent de 130 ml (26 c. à thé) par jour!
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